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Energies: élan des renouvelables, pic possible du pétrole "vers 2030", selon l'AIE
information fournie par AFP 12/11/2025 à 11:29

Les énergies renouvelables se déploient au niveau mondial plus vite que les énergies fossiles, malgré les changements de politiques aux Etats-Unis, selon l'AIE ( AFP / CHRISTOPHE SIMON )

Les énergies renouvelables se déploient au niveau mondial plus vite que les énergies fossiles, malgré les changements de politiques aux Etats-Unis, selon l'AIE ( AFP / CHRISTOPHE SIMON )

Les énergies renouvelables se déploient au niveau mondial plus vite que les énergies fossiles, malgré le changement des politiques climatiques aux Etats-Unis, indique mercredi l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui, dans son scénario médian, voit aussi la demande de pétrole "se stabiliser vers 2030".

Les renouvelables, tirées par le solaire photovoltaïque, voient leur demande croître "plus rapidement que toute autre source majeure d'énergie, dans tous les scénarios" présentés par l'AIE dans son rapport annuel sur les perspectives énergétiques mondiales (WEO 2025).

Dans ce rapport très attendu par les décideurs, publié alors que se tient la conférence de l'ONU sur le climat COP30 à Belem, l'AIE présente trois scénarios sur le futur de l'énergie dans le monde: l'un basé sur les politiques actuelles des pays, un autre incluant les mesures à adopter pour atteindre la neutralité carbone en 2050, et un scénario médian incluant les mesures déjà annoncées par les Etats.

Dans ce scénario médian, les Etats-Unis, du fait des changements de politiques annoncés, ont en 2035 35% de capacités renouvelables en moins par rapport aux prévisions de 2024, "mais au niveau mondial les renouvelables poursuivent leur expansion rapide".

La Chine en reste le premier marché - et premier fabricant - assurant 45 à 60% du déploiement ces dix prochaines années, quels que soient les scénarios.

Sur le partage des énergies, les chemins en revanche divergent: dans le scénario médian, la demande de charbon atteint un pic et le pétrole se stabilise "aux environs de 2030". En revanche, le gaz continue à croître au cours des années 2030 contrairement aux précédentes prévisions, du fait de la nouvelle politique américaine et de prix plus bas.

Il y a deux ans, l'AIE avait évoqué un pic de la demande de tous les fossiles (pétrole, charbon, gaz) dans la décennie.

Dans le scénario basé sur les politiques actuelles - le plus conservateur, la demande de charbon commence à se replier avant la fin de cette décennie, mais celle de pétrole et de gaz continue à croître jusqu'en 2050.

Cette année, l'AIE a ressuscité ce scénario, qu'elle avait abandonné en 2020 dans le contexte d'un élan global vers la transition énergétique. Son retour est abondamment commenté par les défenseurs du climat dont certains y voient le signe d'une "pression" américaine sur l'AIE. "En résumé, l'AIE régresse", a commenté Stephan Singer, du réseau CAN International.

Pour Rachel Cleetus, de l'Union of Concerned Scientists, interrogée à Belem, ce scenario "n'est pas représentatif de la réalité de l'accélération (de la transition) dans le monde, ses motivations sont politiques".

- "Deux sujets critiques" -

Agence de l'OCDE, l'AIE est aujourd'hui dans le collimateur de la propétrole et climatosceptique administration Trump.

"Nous réformerons le fonctionnement de l'AIE ou nous nous retirerons", avait averti en juillet le secrétaire américain à l'Energie Chris Wright.

Les énergies renouvelables se déploient au niveau mondial plus vite que les énergies fossiles, malgré les changements de politiques aux Etats-Unis, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE) ( AFP / Oli SCARFF )

Les énergies renouvelables se déploient au niveau mondial plus vite que les énergies fossiles, malgré les changements de politiques aux Etats-Unis, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE) ( AFP / Oli SCARFF )

L'institution, créée en 1974 pour aider les pays riches à affronter le choc pétrolier, a produit depuis les années 2020 des scénarios décrivant un déclin des énergies fossiles et modélisé le chemin à suivre pour atteindre en 2050 la neutralité carbone nécessaire pour freiner le réchauffement planétaire.

Pour ce nouveau rapport très scruté, l'AIE précise que les trois voies explorées "ne sont pas des prévisions" et qu'"il n'y a pas de scénario unique".

Si la sécurité énergétique est la préoccupation centrale de nombreux gouvernements, "leurs réponses doivent prendre en considération les synergies et compromis pouvant surgir d'autres objectifs -accessibilité, compétitivité, changement climatique", indique le directeur de l'Agence, Fatih Birol, dans un communiqué.

Le rapport, qui appelle à la coopération et aux efforts concertés, aborde de fait bien des enjeux: le boom de la demande d'énergie, et en particulier l'essor de l'électricité, les défis de l'approvisionnement en métaux critiques...

Et surtout, sur "deux sujets critiques, le monde est en-deça des objectifs qu'il s'est fixés, insiste-t-il: l'accès universel à l'énergie et le changement climatique".

Les trois scénarios entraîneront le monde au-delà de 1,5°C de réchauffement, et même à presque 3°C d'ici 2100 pour le plus conservateur. Seul le scénario "neutralité carbone" permettrait, à plus long terme, de revenir sous ce seuil de 1,5°C, souligne l'AIE, qui relève que 2024 a été l'année la plus chaude enregistrée.

"Les délégués à la COP30 ont l'opportunité de choisir lequel de ces scénarios deviendra une réalité vécue pour des milliards de personnes dans le monde", a déclaré Sriram Madhusoodanan, de US Climate Action Network.

Le secteur de l'énergie devra en tout cas "se préparer aux risques générés" notamment par des températures accrues. Selon l'AIE, plus de 200 millions de foyers ont subi en 2023 des dysfonctionnements liés aux infrastructures, à 85% des incidents sur les lignes et réseaux.

2 commentaires

  • 11:50

    Ce lobby pro-fossile ne nous dira pas que c'est la fission qui sauvera le monde


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